mardi 31 mars 2009

Comme des étoiles filantes

The Sound Of Silence (3:06) P. Simon, 1964
http://www.youtube.com/watch?v=9hUy9ePyo6Q&feature=related

Hello darkness, my old friend
I've come to talk with you again
Because a vision softly creeping
Left its seeds while I was sleeping
And the vision that was planted in my brain
Still remains
Within the sound of silence

In restless dreams I walked alone
Narrow streets of cobblestone
'Neath the halo of a street lamp
I turn my collar to the cold and damp
When my eyes were stabbed by the flash of a neon light
That split the night
And touched the sound of silence

And in the naked light I saw
Ten thousand people maybe more
People talking without speaking
People hearing without listening
People writing songs that voices never shared
No one dared
Disturb the sound of silence

"Fools," said I, "you do not know
Silence like a cancer grows
Hear my words that I might teach you
Take my arms that I might reach you"
But my words like silent raindrops fell
And echoed in the wells of silence

And the people bowed and prayed
To the neon god they made
And the sign flashed out its warning
In the words that it was forming
And the sign said "The words of the prophets are written on the subway walls
And tenement halls
And whispered in the sound of silence".

Nice song, ça me plairait bien aussi de l'entendre résonner dans l'air quand des gens poseront des lumignons sur une planche de bois après que je sois passé en coup de vent. Dans un autre registre, "La Danse des Canards" c'est sympa aussi.

dimanche 22 mars 2009

The Magician


Forsythia, du nom de l'anglais Forsyth. On entend "force" dedans, notion qu'on retrouve très facilement dans le germanique "karl".

samedi 21 mars 2009

Homme Aux Nems

Le cerf-volant, en fendant l'air, dévoile son décor. Matin.
Le cerveau lent, enfant dans l'air, des voix... Le son des corps m'atteint.

lundi 16 mars 2009

En Apesanteur


Un truc qui frappe: "l'Homme se sent mieux dans un environnement horizontal que dans un environnement vertical", a dit Elo (peut-être pas au mot près, j'espère ne pas avoir modifié le sens). Quand le paysage s'étend, nos poumons recroquevillés semblent se développer et couvrir les étendues qui ouvrent nos yeux en grand. Le désir de tout voir, d'être partout, est comme rassasié un instant, amenant paix et tranquillité. Puis c'est le retour au monde vertical, qui nous cache et qui nous cache tout, qui tue le soleil pour nous ensevelir vivants dans l'ombre froide des dalles de béton. Oppressant. Diminuant. Impossible de courir, de marcher en sachant où l'on va. Alors que là où l'horizon est dégagé, le mouvement est plus libre (étrange, c'est là où il y a moins de mouvement que le mouvement est plus libre, moins mécanique, plus ressenti). C'est aussi là que l'on sent qu'un espace dégagé est synonyme de ciel dégagé. Ciel et terre (ou mer) se rejoignent, ou plutôt le ciel enrobe la terre et nous montre qu'elle est ronde. Ciel magnifique. Petite remarque d'ailleurs: le ciel bleu et dégagé donne plus de liberté, des mouvements plus amples, des rires plus sonores, des pensées qui vont plus loin. Si nous vivons sous un toit, ce n'est pas pour nous protéger du ciel mais des nuages. L'Homme vit dans le Ciel, c'est pour cela qu'il est perdu sur Terre. Le voilà, l'Ange Déchu qui a la nostalgie des grands espaces, qui a peur du vertical car il n'a pas d'ailes, condamné à avoir les pieds sur terre mais toujours cherchant le ciel des yeux.

vendredi 13 mars 2009

The Fairie Queene

"It fortuned, faire Venus having lost
Her little sonne,the winged god of love,
Who for some light displeasure, which him crossed,
Was from her fled, as flit as ayerie Dove,
And left her blissful bowre of joy above,
(So from her often he had fled away,
When she for ought him sharpely did reprove,
And wandred in the world in strange aray,
Disguiz'd in thousand shapes, that none might him bewray.)

Him for to seeke, she left her heavenly hous,
The house of goodly formes and faire aspect,
Whence all the world derives the glorious
Features of beauties, and all shapes select,
With which high God his workmanship hath deckt;
And searched every way, through which his wings
Had borne him, or his tract she mote detect:
She promist kisses sweet, and sweeter things
Unto the man, that of him tydings to her brings.

First she him sought in Court, where most he used
Whylome to haunt, but there she found him not;
But many there she found, which sore accused
His falsehood, and with foule infamous blot
His cruell deedes and wicked wyles did spot:
Ladies and Lords she every where mote heare
Complayning, how with his empoysned shot
Their wofull harts he wounded had whyleare,
And so had left them languishing twixt hope and feare.

She then the Citties sought from gate to gate,
And every one did ask, did he him see;
And every one her answered, that too late
He had him seene, and felt the crueltie
Of his sharpe darts and whot artillerie;
And every one threw forth reproches rife
Of his mischievous deedes, and said, That hee
Was the disturber of all civill life,
The enimy of peace, and author of all strife."

Printemps Eté Automne Hiver... et Printemps

"Vous ne trouverez jamais de marguerite dotée de 14, 22, ou 56 pétales. Pourquoi? Parce que -comme dans toutes les fleurs - le nombre des pétales des marguerites n'est pas distibué au hasard: il obéit à une suite mathématique connue, depuis le Moyen Age, sous le nom de "suite de Fibonacci" " (Igor et Grichka Bogdanov, "Avant le Big Bang", 2004).
Si mes souvenirs de Terminale sont bons, la suite de Fibonacci a d'abord servi à étudier la reproduction des lapins. En partant du chiffre 1, on ajoute à chaque fois le nombre qui précède: 1+0 donne 1, 1+1 donne 2, 2+1 donne 3, 3+2 donne 5, 5+3 donne 8, 8+5 donne 13, et ainsi de suite.
Elle s'écrit: 0, 1, 1, 2, 3, 5, 8, 13, 21, 34, 55, 89...

The Masque of the Red Death


The man was facing the wall in front of him. Everything was dark and quiet. Even the night owls remained silent in the pines that surrounded the building. The iron door suddenly opened, and a pair of boots entered the room.
"It's time!"
His heart lept in his chest.
"Time for what?"
"Dunno. Just come."
The man stood up, and followed the pair of boots outside. At one point, they stopped still and faced more pairs of boots.

"Anything ya'd like to say?"

"Last night, I spoke with Madness. She told me that there was a wall, out there, full of red flowers that seemed so fresh that you'd swear they'd just been blooming before your eyes. And she asked me if I'd like to be one of these beautiful flowers. I guess I answered "yes"."

The first pair of boots turned towards the others and gave orders.

The first bullet reached the man's knees. He fell forward, but remained steady on what was left of his legs. He would not lower his hands to the ground.

The second bullet went through his heart and made him fall backward. Sitting on the ground, with his half-legs extended before him, he decided to let his head rest on the wall behind him.

The third bullet entered right in the middle of his brow, and exploded inside his head: this little big bang, the noisiest firework he had ever heard, gave birth to a new red bright poppy on the grey wall behind his corpse.

Apocalypse Now

Dans ce rêve récurrent, je suis dans une ville en bord de mer, style American City. Les gens bronzent sur la plage, certains font du surf dans la baie, d'autres se promènent sur la jetée ou sur des bras de pelouse verte qui dominent les vagues. Je suis assis sur des rochers, les pieds dans le sable, talking of nothing and of everything, laughing with friends, admiring the light of the clouds.
Puis l'eau refroidit, le temps ralenti, les gens se taisent, c'est le silence absolu et tout le monde regarde en direction du CBD. Des nuages noirs et gris sombre se rapprochent du sommet des gratte-ciels, des éclairs rougeâtres viennent se placer au centre du ciel, certains touchent la mer où évoluent quelques surfeurs. Toujours dans le plus grand silence.
Lentement, évoluant à l'horizontale, une immense roue mécanique traverse le ciel. Rien à voir avec ces images de soucoupes volantes policées, brillantes et pleines de petites lumières. C'est quelque chose de très mécanique, fait de plaques de métal terni, blanc et noir je crois, peut-être blanc et bleu... D'immenses hélices métalliques et blanches tournoient au centre de la roue (qui, elle, ne tourne pas sur elle-même), on peut les voir d'en-dessous et d'au-dessus. Le silence reste de plomb jusqu'à ce que, lentement, la roue vienne effleurer les gratte-ciels, et les entraîne avec elle dans un nuage de fumée, dans un fracas de verre, de béton et de fer.
En plein CBD! Brouhaha incroyable, le tonnerre se mêle au bruit d'autres grandes roues qui s'écrasent un peu partout sur la terre et sur la mer. Le niveau de l'océan monte sensiblement, tout le monde se met à courir un peu partout, une vitrine avec des écrans de télé apparaît, special news, "un satellite vient de se désagréger, des chutes d'objets métalliques sont à prévoir, la source de l'incident serait un problème de maintenance". No, no, this not a satellite, there is something happening up there, and we don't know what it is. They won't let us know.

Métamorphoses


The other day, I saw that my hand had become a bunch of pink cherry flowers. And as I realized it, I spotted a black glove standing all alone by the dark road. I kept walking en haussant les épaules, and I smiled.

samedi 7 mars 2009

Le Grand Bleu

Dans cet oeil resplendit un océan sous un ciel bleu.
Dans ce ciel des navires étoilés volent vers d'autres cieux.
Dans leurs cales repose un diamant précieux.
Et dans cette pierre se trouve son coeur radieux.

lundi 2 mars 2009

Aladdin

" _ Quel est ton voeu?

_ Je veux, quand l'Iris se fanera, être un beau cadavre, un cadavre exquis."

Le Nom de la Rose

Ces histoires de rose m'ont fait rechercher une vieille lettre mise à l'écart, que je n'avais lue qu'une fois il y a quelques mois, et à laquelle j'avais répondu, il y a quelques mois aussi. Et si je me souviens bien, dans ces réponses manquait l'essentiel, la plus évidente des réponses, celle que je m'étais faite moi-même pendant longtemps, à savoir que je partais très loin, pour longtemps et dans pas longtemps. Bizarre, vous avez dit bizarre?

dimanche 1 mars 2009

Burn After Reading

"Dis, Jean, hein, dis, Jean, ces dix gentils gens sont-ils indigents?"
"Vois-tu le fossé s'ouvrir dans le ciel de mon coeur?"
"_ Et, comme un papillon attiré par la lumière, il plongea dans le bleu de ses yeux.
_ Et alors?
_ Il se noya."
"Quand il est en forme il forme et déforme la forme des nuages informes. Fumée."
"Juste le temps pour un papillon de battre des ailes. Deux secondes. Et on se retrouve tous dans le même état, dans la même position. Okay, why not?"
"Le vampire hémophile de Naheulbeuk: un vampire est nécessairement hémophile, autrement son sang coagulerait à sa mort et il ne pourrait plus bouger. C'est pour ça que c'est rare, un vampire: à la première coupure il n'est plus là."
"Pas eu le temps de m'occuper de Spenser."
"Embrassez la mort sur la joue plutôt que sur le front, le froid se sent moins, un peu comme si les baisers d'une vie avaient réchauffé la peau, contrairement aux pensées incapables de donner une chaleur plus qu'éphémère. Pensées flottantes, qui s'évaporent avec le vent, ou qui voyagent après la mort, "libérées" d'un corps qui garde un peu de la chaleur de l'amour à l'endroit où il l'a touché le plus souvent."
"Cherche regard neuf sur les choses. Cherche iris qui n'a pas vu la rose." Gardez votre regard attaché à la même rose, de son bourgeonnement jusqu'à ce qu'il n'en reste plus rien. La rose ne sera jamais la même, les yeux ne seront jamais les mêmes. C'est la magie du temps, et du vent qui fait jouer la lumière, qui effleure les pétales et fait danser un parfum toujours différent, doux puis fort puis doux puis fort, charmant ou acidulé, énergique ou chargé de la fraîcheur nocturne, des perles d'eau dans lequelles pataugent les sauterelles. Du bourgeon à la poussière, des milliers et des milliers de roses ont été gravées à l'encre de chine sur des iris qui s'en trouvent modifiées, comme des feuilles blanches colorées du rose d'une rose. Et quand l'iris se fanera à son tour, l'encre de chine se mettra à couler, et une image trouble de la rose se formera. La Rose renaîtra avec la Mort de l'Iris. Et si l'Iris renaissait avec la naissance d'une rose? Allez savoir.
"Fin septembre" Debout Sur le Zinc. "Scylla" aussi.
J'vais filer une chanson d'Emily Loizeau à mes étudiants australiens. J'espère qu'elle leur plaira. Y a plus qu'à la mettre sur Claroline avec le message de présentation et les exercices attachés. Et ces deux exposés à faire. Sans doute ce soir et demain matin.
"Yeeeehaaa !" Jamais eu un galop si rapide. Le Garon était haut et frais hier à 16h15, ça sentait le printemps, et les chevaux voulaient toujours accélérer. Passé un bon moment entres collines et vallons boisés avec Gould, même s'il a fallu s'écorcher les mains sur les rênes. L'Ayers aussi c'était bien, saveur de kiwi, de futur et de passé. Une succession de moments pourtant bien réels, je le sais je sentais le vent sur ma peau et dans mes poumons et pourtant même ces moments où nous ne sentons rien sont bien réels et pourquoi n'y a-t-il aucune "larme sur ma manche" depuis toutes ces années sans doute absorbées par les lentilles sans doute sont-ce elles le barrage nous verrons bien "en attendant..." mais l'est-ce vraiment le ... j'attends mais j'ai appris qu'il faut être impatient mais nous saurons bien je dis cela mais je ne sais pas parfois nous ne savons même pas ce que nous n'avons pas vu ou pas su voir je le sais bien sans doute mercredi quel froid du corps quand le dehors se réchauffe cependant c'est ainsi, schokobons, clémentine et pain, j'ai peur a-t-elle dit mais pas d'inquiétude, "deux secondes" et c'est tout, mais enfin elle sourit et enfin c'est ainsi.
En rollers, de nuit, sur un tapis roulant glissant suspendu en plein ciel.
J'vais reprendre mes cartes, Artémis. Tchô! Et me rev'là.