lundi 16 mars 2009

En Apesanteur


Un truc qui frappe: "l'Homme se sent mieux dans un environnement horizontal que dans un environnement vertical", a dit Elo (peut-être pas au mot près, j'espère ne pas avoir modifié le sens). Quand le paysage s'étend, nos poumons recroquevillés semblent se développer et couvrir les étendues qui ouvrent nos yeux en grand. Le désir de tout voir, d'être partout, est comme rassasié un instant, amenant paix et tranquillité. Puis c'est le retour au monde vertical, qui nous cache et qui nous cache tout, qui tue le soleil pour nous ensevelir vivants dans l'ombre froide des dalles de béton. Oppressant. Diminuant. Impossible de courir, de marcher en sachant où l'on va. Alors que là où l'horizon est dégagé, le mouvement est plus libre (étrange, c'est là où il y a moins de mouvement que le mouvement est plus libre, moins mécanique, plus ressenti). C'est aussi là que l'on sent qu'un espace dégagé est synonyme de ciel dégagé. Ciel et terre (ou mer) se rejoignent, ou plutôt le ciel enrobe la terre et nous montre qu'elle est ronde. Ciel magnifique. Petite remarque d'ailleurs: le ciel bleu et dégagé donne plus de liberté, des mouvements plus amples, des rires plus sonores, des pensées qui vont plus loin. Si nous vivons sous un toit, ce n'est pas pour nous protéger du ciel mais des nuages. L'Homme vit dans le Ciel, c'est pour cela qu'il est perdu sur Terre. Le voilà, l'Ange Déchu qui a la nostalgie des grands espaces, qui a peur du vertical car il n'a pas d'ailes, condamné à avoir les pieds sur terre mais toujours cherchant le ciel des yeux.

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