jeudi 12 février 2009

It's a mad mad wor(l)d, it's a small small wor(l)d, genesis

L'art du blog est un art difficile. "Il n'y a plus d'artistes, c'est la critique qui fait l'art", c'est tout à fait vrai, voilà des mots qui font sens, qui ont quelque chose derrière, en plus... Voilà que je me mets à chercher du sens, ce que je m'étais dit que je ne ferai jamais... Ca doit être les études, pourtant j'ai l'impression de réfléchir beaucoup moins qu'avant. D'être plus dans le brouillard aussi. Facebook peut être utile. Il y a un jeu en ce moment qui consiste à répondre à des questions sur ses amis. La plupart des réponses nous concernant sont différentes de ce que nous aurions répondu sur nous-mêmes (ou je?). C'est bizarre. Oui, c'est bizarre, même supéfiant de voir que les autres sont aériens, filent entre les doigts. 6 milliards d'âmes, 6 milliards de fantômes, "nous sommes de la même terre mais pas du même monde", he said. Je n'ai aucune idée de ce que pense la personne à côté de moi. "Pas du tout" they sang. Impressionant quand on pensait être capable d'empathie. Il y a un double effet: une impression de vide d'abord (s'il n'y a plus rien de solide, faut apprendre à voler) et le sentiment de découvrir quelque chose de plus profond aussi. Et de cela on peut sans doute faire quelque chose, reprendre la marche vers l'avant.. Qui sait? Avec du vide on peu construire un univers. Incroyable, même matériellement nous sommes constitués essentiellement de vide, l'univers entier est constitué essentiellement de vide. Nous menons notre vie sur un caillou flottant, comme des êtres minuscules sur la surface d'un ion qui fait partie de quelque chose de plus grand mais que nous ne découvrirons sans doute jamais. Et si nous le découvrions, que se passerait-il? Est-ce que les êtres humains changeraient leur manière d'être et de ressentir, sur leur petit ion virevoltant autour du noyau de l'atome soleil?
[Même réponse que toujours, I don't know so I'll keep going ahead. Tant pis s'il y a un mur. J'ai un chapitre 2 à taper à l'ordinateur. Des articles à écrire. Un voyage à préparer. Tout ça je maîtrise à peu près, pour le reste je n'ai pas de guideline donc advienne que pourra, gardons le pied marin.]
S'agissant des mots, j'ai étudié le début de "Lady Chatterley's Lover" cette nuit et ce matin, et la position de Lawrence semble être que les mots sont créateurs de liens parce qu'ils sont créateurs d'émotions. Extraits:
"Free! That was the great word [...], free to do as they liked, and - above all - to say what they liked. It was the talk that mattered supremely: the impassioned interchange of talk. Love was only a minor accompaniment. [...] The arguments, the discussions were a great thing: the love making and connection were only a sort of primitive reversion and a bit of an anti-climax. [...] For, of course, being a girl, one's whole dignity and meaning in life consisted in the achievement of an absolute, a perfect, a pure and noble freedom. What else did a girl's life mean? To shake off the old and sordid connections and subjections. And however one might sentimentalise it, this sex business was one of the most ancient, sordid connections and subjections. Poets who glorified it were mostly men. Women had always known there was something better, something higher. And now they knew it more definitely than ever. The beautiful pure freedom of a woman was infinitely more wonderful than any sexual love. The only unfortunate thing was that men lagged so far behind women in the matter. [...] Neither was ever in love with a young man unless he or she were verbally near: that is unless they were profoundly interested, TALKING to one another. The amazing, the profound, the unbelievable thrill there was in passionately talking to some really clever young man by the hour, resuming day after day for months... this they had never realised till it happened! The paradisal promise: Thou shalt have men to talk to! - had never been uttered. It was fulfilled before they knew what a promise it was. [...] Both their German young men were dead: whereupon the sisters wept, and loved the young men passionately, but underneath forgot them. They didn't exist anymore. [...] Therefore the peculiar soft assurance of a girl like Constance Reid fascinated him. She was so much more mistress of herself in that outer world of chaos than he was master of himself".
Je me suis réveillé trop tard, debout à 4h mais éveillé seulement à 20h, faut le faire. Je relirai l'Alchimiste. Mots créateurs, il me fallait un article là-dessus dans un blog ayant pour thème le vent. Il faut croire que si l'humain parle, c'est pour combler le vide de l'univers, pour se créer lui-même et pour créer le monde dans lequel il vit en remplaçant le vide par les éclats de son qui émanent de son âme-fantôme, et qui parfois échappent à toute oreille, filant comme le vent vers les étoiles... Comme une étoile filante, rue des étoiles. Si l'on écrit c'est pour être lu à voix haute.
Vive le vent, vive le souffle de vie qui porte les mots!

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